Dans le cadre du cours de français, les élèves de 6B ont pris connaissance d’un portefeuille de documents consacrés à l’affaire “Charlie Hebdo” et y ont réagi sous la forme qu’ils ont souhaité. Voici le ressenti de Nicolas Bailly …
Le sept janvier dernier, un acte de barbarie inqualifiable prit place en plein centre de Paris. Perpétrée par quelques dépravés à l’encontre de la rédaction de « Charlie Hebdo », la fusillade connut un dénouement funeste. L’attentat a causé la mort de plusieurs personnes et plongé tout un pays dans le deuil. Cette action apparaît, aux yeux de la communauté internationale, aussi violente qu’inutile : elle provoqurerait même l’effet contraire.
Tout d’abord, elle ne permet que de renforcer les stéréotypes dont est accablé le monde musulman, déjà considéré comme archaïque par certains à cause de diverses traditions, concernant le droit des femmes notamment. L’attaque, qui peut s’apparenter au dicton moyen-âgeux « oeil pour oeil, dent pour dent », permet de le confirmer.
De plus, cette « censure religieuse », déjà combattue par de nombreux auteurs durant les siècles, paraît vaine car, en plus de donner raison aux dessinateurs, elle l’ alimente. Ainsi, de nombreux caricaturistes se sont-ils armés de leur crayon pour la dénoncer. Le dernier numéro de l’hebdomadaire s’est vendu comme jamais avec, en couverture, une autre caricature du prophète réagissant aux évènement de ce fameux mercredi. L’utilisation de guillemets autour de l’expression « censure religieuse » est requise car de nombreuses personnes de la communauté musulmane s’insurgent de voir leur religion utilisée à des fins aussi macabres. Mais quelle religion ? Pas celle du prophète Mahomet que les attaquants prétendent défendre ! Une religion de sang, créée par des anarchistes adeptes de la violence, la même qui radicalise les jeunes et les pousseà partir au Moyen-Orient pour y mener une guerre dite « sainte ».
Enfin, elle s’inscrit dans la lignée d’autres attentats dont celui du musée juif de Bruxelles et est suivie d’autres évènements violents dont un a pu être évité grâce au travail des services de police et aux perquisitions qu’ils ont menées à Verviers. Elles mettent en évidence que les groupuscules extrémistes sont prêts à tout pour imposer leurs idées et que la liberté d’expression, valeur chère dans nos pays, n’est pas un droit inné mais un devoir pour lequel il faut se battre, au risque de la voir disparaître. Les auteurs et les dessinateurs l’ont d’ailleurs montré dans leur réponse musclée aux attentats et ajoutent que l’autocensure n’apparaît pas comme une option.
Pour conclure, cette folie renforce les a priori envers une communauté déjà fort critiquée et accroît la hardiesse des caricaturistes engagés dans leur combat pour la liberté d’expression. Les terroristes à l’origine de cette attaque ne sont, quant à eux, qu’un groupe prônant la violence, comme ils nous l’ont rappelé ces derniers jours avec la destruction de merveilles historiques, en Irak.